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mercredi 13 novembre 2013

Binah, le territoire de la stabilité




Qu’est-ce que l’initiation ? La révélation que l’homme reçoit au sommet d’une haute montagne. Mais c’est lui qui doit faire l’ascension. Personne, même pas un Maître, aussi grand et puissant soit-il, ne peut l’y projeter ; avant de lui donner l’Initiation, le Maître doit attendre que le disciple ait gravi la montagne ; il peut alors lui enlever le bandeau qu’il a sur les yeux. Maintenant qu’il s’est élevé jusqu'au point où il pourra saisir l’architecture de l’univers, l’ordre du monde, le disciple est prêt à recevoir l’Initiation.

Mais, même pour ceux qui ont choisi la voie de la spiritualité, il est difficile de parvenir à  ce niveau de conscience supérieur, et surtout de s’y maintenir. Un jour ils remportent une victoire, le lendemain ils se laissent un peu aller ... Il est presque impossible d’arriver à quelque chose de stable, de définitif ; la stabilité, c’est cet état intérieur qui permet de dire enfin, comme le hiérophante de l’ancienne Egypte ; « Je suis stable, fils de stable, conçu et engendré par le territoire de la stabilité ». Le territoire de la stabilité, c’est Binah, la région des vingt-quatre Vieillard.

En quoi consiste véritablement la stabilité ? Seul peut se dire stable celui qui, ayant compris une vérité et l’ayant accepté dans son cœur, dans son âme, dans son esprit, non seulement ne la laisse jamais s’effacer, mais s’en fait une règle, un programme de vie, et ainsi il accède peu à peu à des régions où le mal n’a plus de prise. Vous direz : « mais comment ? Ces régions existent-elles vraiment dans l’univers ? » oui, elles existent ; elles existent en vous-même comme elles existent dans l’univers. Seulement, vous ne vous en êtes pas rendu compte parce que vous n’avez pas tellement l’habitude d’étudier vos états intérieurs et surtout d’en tirer des conclusions. Vous avez certainement constaté que des événements qui, dans certaines circonstances, vous ont attristé, découragé, irrité, s’ils se reproduisent dans d’autres circonstances, ne vous touchent même pas ? Pourquoi ?... Est-ce que vous avez perdu toute sensibilité ?... Non mais vous avez réussi à vous élever jusqu’à un niveau de conscience où ces événements ne vous atteignent plus. C’est donc bien la preuve qu’il existe en l’homme des régions où le mal n’a plus de prise.

Les kabbalistes enseignent que le serpent qui monte des régions souterraines en s’enroulant autour du tronc de l’arbre de Vie doit s’arrêter au seuil de cette région formée par les trois séphiroth Kéther, Hohmah et Binah, car il n’y a là pour lui aucune condition d’existence ; et puisque l’homme est créé à l’image de l’univers, il existe aussi en lui une région où le mal ne pénètre pas car il n’a pas de conditions d’existence. Dans les régions sublimes de notre être et de l’univers règnent une telle lumière, une telle intensité de vibrations que tout ce qui n’est pas en harmonie avec cette pureté, avec cette lumière, est désagrégé. Non seulement le mal n’a aucun droit d’existence dans les régions sublimes, mais il n’en au aucune possibilité ; il est repoussé. Il ne peut existe que dans les régions inférieures où il se promène librement et fait des ravages, car là toutes les conditions lui sont favorables.

Selon la région où vous vous trouverez, vous serez ou non atteint par le mal. Voilà ce que nous enseignent les Initiés. Et c’est ce que d’une autre manière, Jésus a voulu aussi exprime quand il a dit : « Construisez votre maison sur le roc ». Le roc, vous l’avez compris, représente cette instance psychique que la philosophie hindoue appelle le plan causal. Dans l’Arbre séphirotique, cette région correspond à la Séphira Binah qui est le domaine des vingt-quatre Vieillards dont parle saint Jean dans l’Apocalypse. « Et je vis vingt quatre trônes, sur ces trônes vingt quatre vieillards assis, revêtus de vêtements blancs ». Comme le roc, les trônes représentent un état de stabilité que rien  ne peut ébranler. Et là stabilité fait partie de l’essence même de Dieu. Dieu est par essence inchangeable, immuable ; immuable dans son amour, dans sa sagesse et dans sa puissance.

Vous direz : « Mais comment acquérir cette vertu tellement indispensable ; la stabilité ? » en n’abandonnant jamais votre haut idéal. Une fois que vous avez décidé de marcher sur le chemin de la lumière, quoi qu’il arrive gardez toujours cette orientation. Pour tout le reste vous pouvez changer, mais n’abandonnez jamais votre orientation divine ; comprenez bien cela ; stabilité ne signifie pas immobilité ; si vous rencontrez un maître véritable, vous ne le verrez jamais rigide, figé. Au contraire même, physiquement ou par la pensée il ne cesse de se déplacer pour visiter ceux qui ont besoin de lui, pour les instruire, les guérir. C’est intérieurement, dans ses convictions, qu’il reste immuable ; aucune séduction d’aucune sorte n’a de prise sur lui.

Etre stable, c’est être fidèle à ses engagements intérieurs, c’est poursuivre le chemin malgré tout. Et ça c’est difficile, plus difficile que d’être gentil, serviable, aimable, généreux, courageux. Quand on est dans de bonnes dispositions, on donne sa parole, on fait des promesses, on prend de bonnes résolutions, mais quelque s jours après, on se trouve dans un autre état d’esprit et l’on ne se souvient même pas de ce que l’on avait promis ou décidé, et on devient flottant, irrésolu. Eh bien, ce n’est pas ainsi que l’on obtiendra l’accès à la région de Binah qui nus met  l’abri des atteintes du mal. La vérité, c’est que les humains n’aiment pas beaucoup entendre parler de fidélité, de stabilité. Etre fidèle ? Oh, que c’est compliqué ! C’est tellement monotone et ennuyeux. Eh bien, sachez que cette façon de penser rendra ces vertus encore plus ennuyeuses et encore plus difficiles à pratiquer. Avoir telle ou telle qualité, cela dépend de vous. Si la fidélité et la stabilité ne vous disent rien, si vous n’aimez que le changement, comment voulez-vous que ces qualités viennent s’installer en vous ? Une vertu ne peut s’acquérir uniquement par devoir, il faut l’aimer. Pour attirer une chose ou un être, il faut l’aimer. Voilà le côté magique. Avant d’essayer d’obtenir quoi que ce soit, tâchez d’abord de l’aimer, sinon tous vos efforts ne serviront à rien.

Alors, commencez par avoir de l’amour pour la stabilité. Tâchez de devenir plus fidèle envers votre idéal, ne le trahissez jamais, sous aucun prétexte. Quand les vingt-quatre vieillards, qui sont les maîtres des destinées, s’apercevront que vous parlez leur langage, que vous vous identifiez à leur nature, ils décideront de changer certains décrets vous concernant ; mais ils attendent longtemps, il ne sont pas pressés, il disent ; « attendons pour voir combien de temps sa bonne volonté tiendra ». Quand ils voient que vous continuez fidèlement sur la bonne voie, que vous pouvez prononcer sans trembler les paroles solennelles ; « je suis stable, fils de stable, conçu et engendré dans le territoire de la stabilité », ils sont obligés d’écrire une autre page dans votre destinée, ils y font entrer la providence. Et quand la providence, c'est-à-dire la grâce, vient, elle change tout. La grâce, c’est la Séphira Hohmah, celle qui, dans l’arbre séphirotique, est au-dessus de Binah. Les vingt quatre vieillards communiquent avec elle et ils lui transmettent votre dossier – si l’on peut s’exprimer ainsi – avec avis favorable ;


La providence commence donc avec Hohmah. Toutes les autres séphiroth sont encore sur le règne de la justice et du karma, mais Hohmah, la région du christ, on entre dans le règne de la grâce. Et comme Hohmah est en relation avec la Séphira au-dessus d’elle, Kéther, celui qui obtient cette grâce d’être dirigé par la providence de dieu, par le christ, entre dan la lumière éblouissante de Kéther, le sommet, la couronne et ses œuvres sont réellement couronnées d’une gloire immortelle.

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