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mardi 25 février 2014

Sur la Terre comme au Ciel : l’art de dominer la matière



« Que ta volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel ». Lorsque dans La prière dominicale Jésus formule cette demande, il crée un lien entre le ciel et la terre, entre le haut et le bas. Créer ce lien est symboliquement une des fonctions de la baguette magique. Et en nous demandant de formuler après lui cette demande, Jésus nous révèle que nous avons, nous aussi, un rôle magique à jouer : attirer d’en haut la pureté, la lumière, l’harmonie, afin que la terre devienne un reflet du ciel, un tabernacle pour la Divinité. Et le seul moyen de réaliser cet idéal est de se lier au ciel, de maintenir sans arrêt, de tout son être, le contact avec le ciel, afin de déclencher les courants qui agiront bénéfiquement sur la terre. Et cela n’est possible que si on se décide à donner toujours la première place au ciel. Car le ciel est toujours premier, comme nous le révèle Moïse au début de la Genèse. Puisqu’il a écrit : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre », c’est qu’il y a le ciel d’abord, et la terre ensuite ; donc c’est au ciel que nous devons donner la première place.

La Science initiatique a pour tâche d’amener les humains à prendre conscience de ces deux réalités du ciel et de la terre, de l’esprit et de la matière. Mais il ne suffit pas qu’ils en prennent conscience, ils doivent apprendre comment travailler avec elles, car c’est à cette seule condition qu’ils trouveront l’équilibre. Quand on voit certaines personnes présenter des signes de déséquilibre, on va généralement en chercher les causes dans le surmenage, une mauvaise nutrition, une vie difficile, des chagrins, etc. Non, à l’origine de tous les déséquilibres, il y a le déséquilibre entre l’esprit et la matière, et c’est ce qui entraîne ensuite toutes les autres formes de déséquilibres que l’on peut constater. L’esprit et la matière sont deux pôles, deux principes avec lesquels l’être humain doit savoir agir intelligemment, prudemment. Et s’il n’est pas recommandé de donner la prépondérance au confort aux biens matériels, vivre dans les privations sous prétexte de mysticisme et de spiritualité n’est pas non plus la solution. Pour trouver l’équilibre, il faut donner à l’esprit et à la matière leur place respective ; ne pas rejeter la matière, mais la rendre soumise et obéissante à l‘esprit ; Et c’est ce que Jésus a voulu exprimer en disant : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».

Mais tant que les humains n’auront pas une idée claire de ce que signifie leur présence sur la terre, de la mission qu’ils ont à y remplir, jamais ils ne se décideront à faire ce travail. Combien craignent même que la vie spirituelle contribue à les affaiblir. En réalité, cette crainte vient d’une très mauvaise compréhension de ce que sont l’esprit et la matière. Parce que la matière est là devant eux, bien visible et tangible, elle leur paraît la seule réalité fiable, et c’est là qu’ils cherchent des certitudes, une sécurité, un abri. Ils ne se rendent pas compte que cette matière qui leur inspire tellement confiance se transforme peu à peu en prison ; et alors non seulement ils sont emprisonnés, mais ils deviennent vulnérables, car la sécurité que représente la matière n’est qu’une illusion.

La vie oscille donc entre deux pôles : la matière qui n’est animée que d’une infime vibration, et l’esprit de Dieu, une vibration tellement vivante, intense, qu’il est impossible de saisir. C’est pourquoi les humains doivent s’approcher de plus en plus de ce pôle de subtilité, d’intensité, de lumière, c’est là qu’est leur puissance. D’une certaine façon ils le savent, mais ils l’oublient, et c’est toujours dans la matière qu’ils sont poussés à chercher leurs raisons de vivre t les solutions à leurs problèmes ; ils ne font pas la différence entre travailler avec la matière, sur la matière, et se laisser absorber par elle, car ils ne connaissent pas son formidable pouvoir d’attraction.

C’est pour l’opposer au principe masculin, actif, l’esprit, qu’on définit l principe féminin, la matière, comme passif. Mais passif ne signifie pas inactif ; le principe féminin exerce une action, et cette action, qui prend la forme de la passivité, est extrêmement efficace. Au lieu de se projeter vers l’avant comme le principe masculin, le principe féminin attire, aspire. C’est cela son activité, et celui qui n’a pas de véritable résistance à lui opposer est absorbé. La matière attire els humains, elle les fascine, et comme ils ne savent pas résister à cette fascination, peu à peu ils se laissent engloutir, et bientôt on ne sait même pas où ils ont disparu ; ils tendent une main en appelant au secours, mais ils se sont si profondément enfoncés qu’on ne peut même plus les tirer de  là. En apparence, bien sûr, ils ont remporté des succès, ils ont augmenté leurs possessions, leurs pouvoirs, et tout le monde les félicite – les aveugles les félicitent – et non seulement ils les félicitent mais ils essaient de les imiter et à leur tour ils s’ensevelissent à ne plus pouvoir respirer. Voilà une très mauvaise compréhension du travail sur la matière.

Pour dominer la matière, l’être humain doit de plus en plus se détacher d’elle et s’identifier à l’esprit, car on ne domine pas la matière par la matière, mais par l’esprit. Pourquoi ? C’est une question de polarité. L’esprit est polarisé positivement et la matière est polarisée négativement. Tant que vous restez polarisé négativement comme elle, vous ne pouvez pas dominer la matière, car négatif et négatif se repoussent. Pour la dominer et travailler sur elle, vous devez vous polariser positivement, comme l’esprit et donc vous identifier à l’esprit. En vous identifiant à l’esprit, vous vous éloignez de la matière k et s’éloigner de la matière ne signifie pas la quitte, mais seulement prendre des distances. Vous ne l’abandonnez pas, au contraire, vous la gardez bien en vue, et après vous être élevé le plus haut possible par la pensée, vous redescendez pour mieux l’orienter et l’affiner. A nouveau, vous vous éloignez… et à nouveau vous vous rapprochez… C’est ainsi que vous parviendrez à faire que la terre devienne un jour comme le ciel. Jusque-là, vous ne pouvez rien réaliser de vraiment grand et durable, contrairement à ce que croient les matérialistes. Les matérialistes ne savent pas travailler avec la matière ; ils s’y engouffrent, ils y sont ensevelis, étouffés, écrasés, mais ils ne la dominent pas.


En vous éloignant de la matière pour vous identifier à l’esprit, en réalité vous ne vous détachez pas de vous-même, car tout est au-dedans de vous. C’est votre conscience qui s’élève pour atteindre des degrés supérieurs. Vous avez la sensation d’être allé jusqu’au ciel, jusqu’au soleil, jusqu’aux étoiles, vous êtes entré dans la présence du Seigneur, alors qu’en réalité, c’est en vous-même que vous êtes allés plus loin, plus haut… ou plus profondément, comme vous voulez, car il est impossible de traduire véritablement par des mots les réalités du monde spirituel. Nous n’avons à notre disposition qu’un langage concret, comme s’il s’agissait d’un espace extérieur avec un haut, un bas, des distances, des volumes, alors qu’en réalité tout se passe en nous.

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