Le pain et le vin représentent d’une
façon plus générale tous les aliments dont nous avons besoin pour entretenir la
vie en nous.
Le pain peut être fait avec de la farine
de froment mais aussi avec toutes sortes d’autres céréales. Et le vin qui est
généralement fabriqué à partir du raisin peut l’être aussi à partir d’autres
végétaux. Alors, n’est-il pas possible de considérer que tout aliment, toute
nourriture, toute boisson est n moyen de communier avec la Divinité ? Et
je vous dirai que pour approfondir encore le mystère de la Sainte Cène, il faut
prendre la nutrition comme point de départ. Bien sûr, la respiration, et
surtout les exercices spirituels comme la prière, la méditation, la
contemplation, l’identification sont aussi une forme de communion. Mais tout le
monde ne peut pas avoir tellement de temps, de conditions ou même de dons pour
cela. Tandis que tous mangent, et chaque jour. On doit donc commencer par
comprendre la communion dans le plan physique avec la nutrition.
Communier, c’est faire un échange :
vous donnez une chose et vous en recevez une autre. Vous direz qu’en mangeant
vous ne faites que prendre la nourriture. C’est une erreur, vous lui donnez
aussi quelque chose… Si vous ne le faites pas, ce n’est pas une véritable communion.
La véritable communion est un échange divin. L’hostie vous apporte ses
bénédictions, et si vous la prenez sans lui donner ni l’amour ni le respect
nécessaires, ce n’est pas une communion, mais un acte malhonnête. Quand on
prend, on doit donner. A l’hostie vous devez donner votre respect, votre amour,
votre foi, et elle, en échange, vous donne les éléments divins qu’elle possède.
Ce n’est pas l’objet lui-même qui agit sur nous, mais la confiance et l’amour
que nous lui donnons à cause de ce qu’il représente.
Et c’est cette même attitude que l’on
doit avoir à l’égard de la nourriture. Déjà, lorsque vous préparez votre repas,
pensez à toucher les aliments en les imprégnant de votre amour. Parlez-leur,
dites : "Vous qui portez la vie de Dieu, je vous aime, je vous
apprécie, je sais la richesse que vous possédez. J’ai toute une famille à
nourrir, des milliards d’habitants en moi ; alors, soyez gentils,
donnez-leur cette vie". Si vous vous habituez à parler ainsi à la
nourriture, elle se transformera en vous non seulement en énergies physiques
mais aussi en énergie psychiques,
spirituelles, car vous aurez su communier avec la nature elle-même qui est
l’œuvre de Dieu. Lorsque vous êtes conscient que Dieu a mis sa vie dans la nourriture,
au moment où vous allez manger, vous êtes comme le prêtre qui bénit le pain et
le vin, et chaque jour, à chaque repas, vous recevez la vie divine.
D’ailleurs, n’est-ce pas faire preuve de
beaucoup d’étroitesse d’esprit que d’attendre d’aller à l’église ou au temple
pour communier ? Je ne minimise pas le fait d’aller se recueillir et prier
dans un sanctuaire, mais c’est parce que je comprends et respecte les choses
sacrées plus que beaucoup d’hommes d’Eglise, que je vous invite à les pratiquer
chaque jour. Car je sais qu’une époque vient où chacun deviendra lui-même un
prêtre devant l’Eternel. Est prêtre celui qui comprend la création de Dieu, qui
l’aime, qui la respecte. Qu’on l’ait ou non ordonné prêtre, il est un prêtre,
c’est Dieu lui-même qui l’a consacré.
Car il est inexact de dire que le prêtre
fait entrer le Christ dans une hostie ou dans le vin. On n’aide pas les humains
à avoir une meilleure compréhension de la vie spirituelle en leur faisant
croire que le pain et le vin de la communion se transforment réellement en
corps et sang du Christ. Pourquoi vouloir réduire le Seigneur en l’enfermant
dans quelque chose de matériel ? Il n’est à la disposition de personne, on
ne peut pas Le prendre de force pour l’enfermer dans une hostie et le
distribuer comme on veut. D’ailleurs, pourquoi le violenter quand depuis le
commencement il est Lui-même entré volontairement dans la nourriture ? Il
n’aime pas cette violence ; et souvent, quand on veut qu’il soit là, il
n’y est pas.
En exagérant tellement l’importance de
l’hostie, on a complètement négligé la question de la nourriture et oublié
qu’elle aussi peut nous lier à Dieu. Il est temps que vous ouvriez les yeux et
que vous compreniez que la nourriture est aussi sacrée que l’hostie, parce que
c’est toute la nature, c’est Dieu lui-même qui l’a préparée de sa propre
quintessence. L’Eglise a tellement déformé les humains qu’il n’y a plus moyen
de leur faire comprendre maintenant les merveilles de ce que Dieu a créé. Ce
qu’elle a inventé, fabriqué, oui, mais ce que Dieu a créé, ce n’est pas intéressant,
elle est au-dessus. Bien sûr, si vous posez la question aux prêtres, ils ne
vous diront pas qu’ils se considèrent supérieurs à Dieu, mais dans la pratique,
c’est exactement comme s’ils se mettaient au-dessus de lui. Au lieu de
dire : "Respectez la vie, mes enfants, car tout est sacré, chaque
chose dans la nature est un talisman que Dieu a préparé pour nous", eh
non, c’est seulement leur boutique qui compte ; les hosties, les
chapelets, les médailles, les statues, les reliques, les rituels, es dogmes...
ce que Dieu a créé vient bien loin après.
Je ne veux pas rabaisser le rôle des
prêtres, je ne veux pas rabaisser la valeur de la communion, mais ouvrir des
horizons nouveaux pour que l’on voit que la communion est un acte non seulement
important mais indispensable, et que nous avons besoin de communier chaque
jour, plusieurs fois par jour. Et puisque nous mangeons plusieurs fois par
jour, nous avons là de nombreuses occasions de communier, mais à condition de
savoir comment considérer la nourriture et d’apprendre à manger.
Cet exercice doit commencer déjà
lorsqu’on prépare les repas. Puis, au moment où l’on s’assied à table, les
prières, les bénédictions avant le repas servent à influencer bénéfiquement la
nourriture, afin de favoriser son assimilation par l’organisme. Ces prières ne
peuvent pas lui ajouter la moindre parcelle de vie, car Dieu a déjà mis la vie
dans la nourriture par l’intermédiaire de ses serviteurs : le soleil, les
étoiles, l’air, l’eau, la terre. S’il était possible d’introduire la vie divine
par une simple bénédiction humaine, pourquoi ne bénirait-on pas des morceaux de
bois, de pierre, de métal pour les manger ? En bénissant une pierre, un
morceau de bois ou de métal, on introduit en eux une sorte de vie, bien sûr,
mais cette vie ne peut pas nourrir les humains ; elle peut avoir une autre
utilité, mais elle ne peut pas servir à les nourrir.
"Alors, direz-vous, bénir la
nourriture ne sert à rien" ! Si, les paroles et les gestes de
bénédiction l’enveloppent d’émanations et de fluides qui la prépare à entrer en
harmonie avec ceux qui doivent la consommer ; il se crée ainsi dans leurs
corps subtils une adaptation qui leur permet de mieux recevoir la richesse
contenue dans les aliments. Mais cette question de la bénédiction de la nourriture
n’est pas claire pour beaucoup. Ceux qui, dans le passé, avaient instauré ces
pratiques étaient conscients de leur signification, mais maintenant cette
signification est perdue. La bénédiction a pour principale fonction
d’apprivoiser la nourriture, car il faut comprendre que les aliments possèdent
leur vie propre et que leurs vibrations ne sont pas toujours accordées aux
nôtres. Aussi devons-nus les magnétiser, leur donner quelque chose de notre
propre vie pour changer le mouvement des particules qui les composent et les
rendre amis. C’est alors qu’ils vont s’ouvrir et déverser en nous les richesses
qu’ils possèdent.
Omraam.
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