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samedi 10 mai 2014

Le véritable enseignement du Christ par Omraam



Il est toujours étonnant de constater que si peu de gens ont compris que la vie spirituelle est la vie de l’esprit. Ils s’encombrent de toutes sortes d’éléments matériels qui les limitent et limitent l’esprit. Pourquoi donner une telle importance à certains rites ou cérémonies, à certaines postures, gestes ou paroles ? L’esprit est au-dessus des formes ; puisque c’est lui qui les a créées, il ne dépend pas des formes, et pour entrer en contact avec lui on n’a pas besoin de ces formes. La vie spirituelle est le domaine de l’illimité et tant qu’on est attaché à certaines formes, on se limite. Il peut se produire tellement d’événements dans l’existence qui rendent impossibles les pratiques spirituelles auxquelles on est habitué. Est-ce une raison pour ne plus avoir de contact avec l’esprit ? 

Lorsque la Samaritaine interroge Jésus sur le lieu où il convient de rendre un culte à Dieu, la montagne de Samarie ou le temple de Jérusalem, Jésus lui répond : "Femme, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. L’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité". Jésus ne mentionne donc aucun lieu de culte, mais il prononce deux mots abstraits parmi les plus inconcevables pour l’homme : esprit et vérité. L’esprit s’oppose à la matière, et la vérité au mensonge, à l’erreur, à l’apparence, à l’illusion. Donc, adorer Dieu "en esprit", c’est abandonner les formes matérielles qui nous emprisonnent et nous empêchent de nous mouvoir librement ; et "en vérité", c’est s’arracher aux illusions.

Certains diront que "en esprit et en vérité" qualifiait la religion que Jésus apportait, la religion chrétienne, qu’il opposait ainsi à la religion de Moïse et aux religions païennes qui abondaient alors en Palestine. Non, je ne pense pas, et d’ailleurs le christianisme a conservé dans ses croyances, ses rites, ses monuments, beaucoup de traces de la religion juive surtout, et même du paganisme. De plus, avec le temps, ce sont toutes les religions qui ont tendance à se matérialiser, à s’accrocher à des objets, à des pratiques extérieures. Donc, cet idéal énoncé par Jésus : "en esprit et en vérité", concerne toutes les religions. S’il revenait aujourd’hui, il prononcerait certainement à peu près les mêmes paroles. Il dirait : "L’heure vient où ce ne sera ni à Jérusalem, ni à Rome, ni à la Mecque, ni à Bénarès, etc., que vous adorerez Dieu, mais en esprit et en vérité".

Jésus avait des conceptions révolutionnaires, mais cela ne l’empêchait pas de respecter certains aspects de l’ordre ancien et les préceptes donnés par Moïse. Il disait : "Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes. Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. Car je vous le dis, en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la Loi un seul iota ou un seul trait de lettre jusqu’à ce que tout soit arrivé". Mais en même temps, il voulait entraîner les humains plus loin dans la voie de la véritable religion.

Un Maître spirituel a exactement les mêmes préoccupations que n’importe quel instructeur, il doit faire progresser les humains  comme un professeur doit faire progresser ses élèves. Il sait que beaucoup ne pourront pas le suivre dans ses idées et ses projets, mais faut-il pour cela laisser stagner le petit nombre de ceux qui désirent aller plus loin et qui en sont capables ? Pourquoi se niveler sur les plus faibles, les plus bornés ? Il faut toujours pousser les humains à aller de l’avant, mais en même temps se montrer compréhensif et indulgent envers ceux qui ne peuvent pas encore tellement progresser.

Jésus se demandait comment instruire la foule, les gens simples qui venaient à lui, en même temps que les êtres spirituellement plus avancés. C’est pourquoi il se servait de paraboles. Et un jour où ses disciples lui demandaient : "Pourquoi leur parles-tu en paraboles" ? il répondit : "Parce qu’il vous a été donné de connaître les mystères du Royaume des Cieux et cela ne leur a pas été donné". Pour la foule, Jésus a donc donné des images et des récits. A ses disciples il a expliqué la correspondance de ces images et de ces récits dans le domaine des vertus. Et parmi ses disciple s, il en a encore choisi un, saint Jean, à qui il en a révélé le sens profond. On peut donc dire qu’à la foule il a donné la forme, à ses disciples, le contenu, et à saint Jean il a révélé le sens.

Et il en est ainsi depuis des siècles : la foule s’arrête à la forme, les disciples travaillent sur le contenu, et les Initiés trouvent le sens dont l’essentiel est résumé dans la formule "en esprit et en vérité". Ces deux mots révèlent que, pour Jésus, il existait aussi un côté ésotérique de la religion. Heureusement qu’ils ont été conservés, car on ne peut rien lire de semblable ailleurs dans les Evangiles. On se demande même par quel miracle ils s’y trouvent encore : tellement d’autres passages ont été supprimés ou transformés !

Pour commencer à faire l’apprentissage de la vie, un enfant a besoin qu’on lui raconte des histoires, qu’on lui montre des images, des objets concrets. Dans le domaine de la religion, la plupart des humains en sont encore restés au stade de l’enfance, ils ont besoin de choses extérieures, concrètes, tangibles, auxquelles s’accrocher. Imaginez qu’on annonce un jour aux croyants du monde entier : "Désormais, il n’y aura plus de lieux de culte, plus de cérémonies, plus de clergé, plus de statues ni d’images saintes, plus rien de matériel ni d’extérieur : vous allez adorer Dieu en esprit et en vérité". Ce serait le vide pour eux, ils se sentiraient perdus. Seul un être exceptionnellement évolué peut trouver dans son esprit, dans son âme, le sanctuaire où il entrera pour s’adresser au Seigneur, pour toucher, goûter et respirer les splendeurs du Ciel. Evidemment un pareil élargissement de la conscience est souhaitable. Pour ceux qui sont capables d’arriver jusque-là, il n’y a plus de limite, car le monde de l’âme et de l’esprit est le plus beau, le plus vaste ; ils peuvent travailler jusqu’à l’infini pour construire leur avenir de fils et de filles de Dieu.

En attendant, comme nous sommes sur la terre, nous sommes obligés de donner à nos croyances des formes matérielles : des lieux et des objets de culte, des fêtes religieuses à certaines périodes de l’année, qui sont l’expression de ces croyances.


Mais justement, il faut comprendre qu’elles n’en sont qu’une expression, elles ne sont pas la religion elle-même. On ne peut pas faire entrer la Divinité dans une église, un temple, ne mosquée ou une synagogue, ni dans un objet, pas même dans une hostie. C’est rabaisser la Divinité que de prétendre le contraire. Oui, je ne veux pas offenser les chrétiens, mais prétendre qu’il suffit d’avale rune hostie pour communier avec le Christ, c’est je le reconnais une invention magnifique, mais c’est une invention. Comment peut-on croire que le Christ, le Fils de Dieu, se laisse emprisonner dans une hostie par des prêtres plus ou moins dignes ? Mais pour qui le prend-on ? Et on appelle ça le mystère de l’Eucharistie ! Non, il n’y a là aucun mystère, mais seulement des réalités spirituelles qui obéissent à des lois : c’est vrai que dans un objet on peut faire entrer des fluides, des influences ... mais pas le Christ, pas Dieu ! 

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