Merci de votre visite

lundi 26 janvier 2015

LE TERRITOIRE DE LA STABILITÉ


Même pour ceux qui ont embrassé la vie spirituelle, il est difficile de parvenir à un niveau de conscience supérieur et surtout de s'y maintenir. Un jour ils remportent une victoire, et le lendemain ils se laissent un peu aller... Il est presque impossible d'arriver à quelque chose de stable, de définitif. La stabilité, c'est le sommet de l'initiation, le moment où le disciple peut dire enfin, comme le hiérophante de l'ancienne Egypte: « Je suis stable, fils de stable, conçu et engendré dans le territoire de la stabilité. » Le territoire de la stabilité, c'est Binah, la  région des Vingt-quatre Vieillards.

En quoi consiste la stabilité? A ne plus être ébranlé par le mal. Et pour ne pas être ébranlé par le mal, il faut lui échapper en s'élevant jusque dans les régions où il ne peut plus avoir de prise. Vous direz: « Mais ces régions existent? » Oui, elles existent, elles existent en vous-même, comme elles existent dans l’univers. Seulement, vous ne vous en êtes pas rendu compte parce que vous n'avez pas tellement l'habitude de vous observer. N'avez-vous  jamais été surpris de constater que certains événements qui, à un moment, vous avaient attristé, découragé, s'ils se reproduisent dans d'autres circonstances, ne vous touchent plus? Pourquoi? Est-ce que vous avez perdu toute sensibilité? Non, mais vous avez réussi à vous élever jusqu'à un niveau de conscience où ils ne vous atteignent plus. C'est donc bien la preuve qu'il y a des régions en l'homme où le mal n'a plus de prise.

Dans la Kabbale il est dit que le serpent peut monter jusqu'à certaines séphiroth, mais qu'il ne peut jamais atteindre cette région formée des trois séphiroth Kéther, Hohmah et Binah. Et puisque nous sommes créés à l'image de l'univers, il existe aussi en nous-mêmes une région où le mal ne trouve plus de conditions d'existence favorables. Dans les régions sublimes de notre être et de l'univers, régnent une telle lumière, une telle intensité de vibrations, que tout ce qui n'est pas en harmonie avec cette pureté, avec cette lumière, est désagrégé. Le mal n'a aucun droit d'existence dans les régions sublimes, il est repoussé; il ne peut exister que dans les régions inférieures où il se promène, fait des ravages et rend les gens malheureux: parce que dans ces couches inférieures de la matière, toutes les conditions lui sont favorables.

Donc, selon la région où vous vous trouverez, vous serez ou non atteint par le mal. Voilà ce que nous enseigne l'initiation. Et c'est ce que d'une autre manière Jésus a voulu aussi exprimer quand il a dit: « Construisez votre maison sur le roc. » Le roc, c'est symboliquement cette région intérieure que la philosophie hindoue appelle le plan causal et qui se situe au-delà des plans astral et mental, c'est-à-dire au-delà des pensées et des sentiments ordinaires.

Les Vingt-quatre Vieillards de l'Apocalypse dont parle saint Jean (« Et je vis vingt-quatre trônes, sur ces trônes vingt-quatre Vieillards assis, revêtus de vêtements blancs ») sont installés sur des rocs que rien ne peut ébranler. La stabilité est l'essence de Dieu Lui-même. Dieu est par essence inchangeable, inchangeable dans son amour, dans sa sagesse et dans sa puissance.

Si vous voulez vous approcher de cette stabilité des Vingt-quatre Vieillards, n'abandonnez jamais votre haut idéal. Une fois que vous avez décidé de marcher sur le chemin de la lumière, quoi qu'il arrive gardez toujours cette orientation. Pour tout le reste vous pouvez changer, mais n'abandonnez jamais votre orientation divine.

Comprenez bien cela: stabilité ne signifie pas immobilité. Si vous rencontrez un Maître véritable, vous ne le verrez jamais figé comme une idole, attendant qu'on lui baise les mains ou les pieds. Au contraire, il se déplace, et même plus que les autres, pour visiter ceux qui ont besoin de lui, pour les instruire, les guérir. C'est intérieurement dans ses convictions qu'il reste stable, et personne ne peut le séduire par les richesses ou les honneurs.

Être stable, c'est être fidèle à ses engagements et poursuivre le chemin malgré tout. Et ça c'est difficile, plus difficile que d'être gentil, serviable, aimable, généreux, courageux. Quand on est dans de bonnes dispositions, on donne sa parole, on fait des promesses, mais quelques jours après, on se trouve dans un autre état d'esprit où l'on ne se souvient même pas de ce que l'on a promis. Eh bien, ce n'est pas ainsi que l'on obtiendra l'accès à la vraie puissance de la région de Binah.

La vérité, c'est que les humains n'aiment pas beaucoup entendre parler de fidélité, de stabilité. Oh, que c'est ennuyeux, oh, que c'est difficile! Eh bien, sachez que cette façon de penser rendra ces vertus encore plus ennuyeuses et encore plus difficiles à réaliser. C'est de vous qu'il dépend d'avoir telle ou telle qualité. Pourquoi? Parce que c'est vous qui, n'aimant pas une chose, ne l'attirez pas. Vous n'aimez pas être fidèle, vous aimez le changement, alors comment voulez-vous que la stabilité vienne s'installer en vous? Quand j'analyse, je constate que ce sont les humains eux- mêmes qui repoussent telle ou telle vertu : parce qu'ils ne l'aiment pas. Pour attirer une chose, il faut l'aimer! Voilà le côté magique. Avant d'essayer d'obtenir quoi que ce soit, tâchez d'abord de l'aimer, sinon quoi que vous fassiez vous n'y arriverez pas. Il est essentiel de connaître cette loi.

Alors, tâchez d'avoir de l'amour pour la stabilité. Tâchez de devenir plus fidèles envers votre idéal, ne le trahissez jamais, sous aucun prétexte, sinon vous perdrez la confiance de tous les grands Esprits qui vous observent. Ils ne vous estimeront plus, ils ne vous apprécieront plus, ils ne vous soutiendront plus. Et une fois livrés à vos propres ressources, vous ne pourrez pas réaliser grand-chose. On peut aimer le changement, il n’est pas interdit de changer d’activité, mais il ne faut pas changer de direction, il ne faut pas abandonner son haut idéal. On peut être pour la diversité extérieure, mais on doit maintenir l'unité intérieure. [Voir Izvor n° 235 « En Esprit et en Vérité », chap. V : « De la multiplicité à l’unité »]


Omraam 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire